Jean-Claude RINALDO

Longtemps les scènes religieuses occupèrent tout l’espace de la peinture sans qu’aucun cadre naturel leur soit donné. Au cours du 12ème siècle le sol fait son apparition, sol sur lequel les deux siècles suivants vont faire croître une végétation encore très conventionnelle. Mais voici qu’au 15ème siècle Les Très riches Heures du Duc de Berry – le plus célèbre manuscrit enluminé de tous les temps - puis van Eyck et les flamands vont atteindre dans l’évocation du paysage une maturité et un charme unique que l’Italie peinera à égaler. 

Les peintres italiens pourront, avec Titi en notamment, atteindre une grande subtilité, mais jamais le paysage n’occupera chez eux le devant de la scène ; à rebours d’une tradition flamande plus tournée vers la réalité et qui fait une place de plus en plus éminente à ce genre que le grand Brueghel portera à des sommets. Les allemands Dürer et Altdorfer quant à eux créeront au début du siècle les tout premiers paysages « purs », autrement dit, dépourvus de toute figuration humaine.